Programme

Cette maison située à Mont L’Evêque et ouverte sur un parc, qu’elle domine depuis les hauteurs, bénéficie d’un panorama remarquable orienté plein sud. C’est une vieille maison de pierre, mitoyenne sur ses deux côtés, construite dans les années 1850, et qui a fait l’objet de plusieurs rénovations successives, dont la dernière date du début des années 1970.  

La rénovation nécessite des travaux lourds, et concerne l’ensemble du logement, qu’il a fallu mettre à nu afin d’établir un état des lieux complet, et ainsi repartir sur des bases saines. Ses volumes sont simples mais pas tout à fait rectilignes, et le cloisonnement est typique des vieilles batisses : trop encaissé et étouffant.

• Les propriétaires, une famille de quatre personnes, dont deux enfants bientôt ados, souhaitent repenser l’intégralité du logement afin qu’il corresponde à un programme en deux phases pour raisons budgétaires : rénover en premier lieu une partie du rez-de-chaussée et installer un accès aux combles, qui eux feront l’objet d’une seconde intervention afin de devenir le lieu privilégié des futurs adolescents.
• Le programme inclut un espace de vie ouvert avec cuisine et salle à manger, peu de rangements car ceux-ci seront répartis dans le reste du logement.
• L’ambiance souhaitée est inspirée de matériaux et matières intemporelles.
• En accord avec le budget, l’intervention esthétique porte principalement sur les espaces de jour ainsi que sur les salles de bains, le reste du logement a simplement bénéficié d’un rafraîchissement.
• Une partie de la structure, dont le plancher d’étage, est à remplacer, et une partie des réseaux doit être mise aux normes.
• Choix du mobilier et des luminaires

La conception

Modifications structurelles et charme de l’ancien

La première décision a été d’agrandir l’espace de vie, d’une part en supprimant la cloison existante entre l’ancienne cuisine et le salon, puis en supprimant une partie du plancher des combles, créant un plafond cathédrale ce qui a permis de remédier à la sensation désagréable due au plafond un peu trop bas. Le plafond cathédrale permet de faire respirer la pièce principale. Une partie du plancher , poutres et solives, a tout de même été conservée et laissée à nu pour plusieurs raisons : révéler le charme de l’ancien, corriger les problèmes de proportions de l’espace engendrées par le plafond cathédrale, et permettre un travail sur l’éclairage.

Des spots ont ainsi été installés sur la structure conservée afin de permettre l’éclairage d’ambiance du plafond, qui deviendra théâtral la nuit tombée. Une suspension et un rail de spots pour la table de repas y sont également ancrés. Une ouverture supplémentaire créée dans le mur porteur extérieur donnant sur le parc a également été indispensable afin de pouvoir reconfigurer correctement les espaces.

Orientation et vue sur le parc

Le vaste jardin en pente jusqu’aux abords du Parc, fait bénéficier le logement d’une vue privilégiée et d’un apport potentiel de lumière naturelle important. Cette singularité due à la topographie a naturellement influencé l’agencement du logement. L’ouverture supplémentaire créée dans la pièce de vie principale a permis de disposer de manière cohérente les espaces qui constituent celle-ci : le salon, la salle à manger et la cuisine à vivre, ouverte sur le salon. Cette modification apporte un écrin lumineux idéal pour y installer le salon, tout en apportant une sensation de volume amplifié. 

La pièce de vie, désormais accueillante, invite le parc à l’intérieur grâce à son mur en grande partie vitré. La vue impressionne lorsqu’on pénètre dans la pièce. L’ancienne entrée de l’habitation sur le mur opposé, donnant sur cour, est désormais inutilisée et une nouvelle entrée a été créée dans la pièce voisine. Grâce à ce choix, l’espace libéré accueille la table de repas ainsi qu’un poêle à granulés choisi pour chauffer le séjour.

Ambiance intemporelle et îlots

Les couleurs intemporelles, le blanc et les diverses teintes de gris et de brun, appréciées des propriétaires, ont été le fil conducteur pour imaginer l’ambiance de l’intérieur. Ce souhait particulier permet de concilier l’esprit de l’ancien aux choix plus modernes faits pour la rénovation sans engendrer trop de contrastes ou de contradictions. Les propriétaires souhaitent aussi un intérieur tout en simplicité : une décoration discrète et des lignes simples. Ils apprécient en outre le mobilier aux formes courbes, sans excès. 

Trois îlots composent la pièce de jour grâce à un jeu de teintes. Le blanc et la clarté dominent le salon, un bois blond est choisi pour la cuisine, et un lambris contemporain aux lames larges, plus sombre, côtoie l’espace de la salle à manger, tempère la luminosité et se prolonge jusqu’au couloir menant à la chambre parentale, l’intégrant à l’espace de vie. La partie du plancher d’étage conservé est cérusé, et apporte un effet doux de matière. La circulation se fait naturellement entre les trois îlots.

Un détail discret met en valeur les ouvertures tout en soulignant l’aspect architectural du lieu : un ruban de bois habille élégamment l’espace en encadrant les baies vitrées, et se promène entre sol et plafond. Les propriétaires ne souhait pas installer de rideaux ou stores, cette touche apporte une présence mesurée. Ce détail simple et épuré permet également d’apporter une continuité entre la cuisine et le salon. L’ouverture existante donnant accès à l’entrée, dont la porte a été supprimée, est également visitée par ce ruban.

Quelques touches décoratives sont distillées, dont un tableau végétal à réserve d’eau qui égaie la cuisine et lui confère une note originale et quelque peu décalée, et deux miroirs ronds en laiton situés sur le mur du salon.